RÉVISION DE LA CONSTITUTION AU BÉNIN : Le sujet divise la mouvance autour de Talon

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(Jacques Ayadji perce l’abcès et appelle le doyen Abraham Zinzindohoué à être plus véridique envers le peuple)

« Éduquer le peuple dans la vérité fait partie des devoirs des hommes et femmes chargés d’animer la vie politique de notre pays. Un minimum de vérité s’impose pour éclairer et guider ce peuple. » Telle est l’adresse du Président du parti Moelle-Bénin, Jacques Ayadji à l’ancien Président de la Cour suprême du Bénin ce 18 février 2024 après avoir suivi ce dernier qui a opiné sur la révision de la constitution sur une chaine de télévision en ligne.

Par rapport à ce sujet de révision de notre constitution, la position de Jacques Ayadji et son parti est conforme à celle exprimée par le Président de la République lors de sa sortie médiatique du jeudi 08 février 2024, qui dit qu’aucune virgule de notre loi fondamentale ne soit modifiée. Une position contraire à celle des partis de la mouvance representés à l’Assemblée Nationale qui, contre toute attente foncent pour la révision malgré l’opposition du Chef de l’État.

Maître Abraham Zinzindohoué, membre de l’Union Progressiste le Renouveau est bien l’un de ces défenseurs de la révision dare-dare de la constitution. Pour ce clan de révisionnistes, tous les moyens sont bons pour convaincre, même s’il faut interpréter autrement les textes de la République. Sur ce point, le Président de Moelle-Benin s’est démarqué et refuse de cautionner du faux.
Pour justifier leur argument à réviser forcément la constitution et dans une démonstration de technicien supérieur de droit, l’ancien Président de la Cour suprême et ancien Garde des Sceaux martèle que « dans un régime Présidentiel comme le nôtre, l’élection présidentielle devrait précéder les élections législatives ». Il a suffi cette goutte d’eau pour faire déborder le vase chez Jacques Ayadji qui voudrait savoir de maître Abraham Zinzindohoué: « À quand remonte dans notre pays, l’adoption de ce type de régime dans lequel le technicien nous enseigne que l’élection présidentielle doit précéder les élections législatives ? Est-ce en 1990 à travers la Constitution du 11 décembre 1990 ? Si oui, pourquoi les élections législatives de 1991 ont-elles précédé l’élection présidentielle de la même année ? Pourquoi le même ordre a été observé en 1996, 2001, 2006 et ainsi de suite? » Après avoir rappelé à toutes fins utiles l’historique de la constitution du Benin et les différentes dates des élections qui ont jalonné tout le parcours, le Président de Moelle-Bénin revient au doyen Zinzindohoué de qui il voudrait savoir: « À quand remonte alors l’inversion des dates des élections dont parle le Doyen Abraham ZINZINDOHOUÉ ? Notre pays a-t-il eu entre-temps, après l’adoption de la Constitution du 11 décembre 1990, un régime parlementaire ? Si oui, quand et par quelle constitution ? » Comme pour inviter le doyen juriste de haut niveau à revoir sa copie et chercher d’autres arguments plus solides, mais clairs et loyaux pour convaincre l’opinion, Jacques Ayadji ajoute: « Si d’aventure, ce rappel historique vous permet de vous rendre compte que vous êtes en erreur, remontez au créneau pour corriger le tir car on ne cite pas comme vous l’avez fait des personnalités de la trempe de celles que vous avez citées, en l’occurrence Jérôme CARLOS, Paulin HOUNTONDJI , Stanislas Spero ADOTEVI et autres de regrettée mémoire pour distiller des contre-vérités dans l’opinion. »
Avec donc cette guéguerre entre les partis de la mouvance au sujet de la révision de notre constitution, il va s’en dire que la rupture n’a pas encore avoué au peuple Béninois le petit arbre qui cache la grande forêt de fin de mandat du Président Patrice Talon. On note l’intérêt et la détérioration des deux partis représentés à l’Assemblée Nationale à réviser quoiqu’il en coûte la constitution pendant que les autres, bien que de la mouvance se désolidarisent du projet pour s’aligner dans la logique du Président de la République.

Eyitayo Charles YAÏ

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