Rejet de la proposition de loi d’amnistie par la commission des lois de l’Assemblée nationale : Patrice Talon confirme son hégémonie sur le parlement

Les députés Béninois sont-ils élus pour légiférer au nom du peuple qui les a mandatés ou pour exécuter mécaniquement la volonté d’un chef au sommet ? En tout cas, depuis la 8è législature, la réalité par rapport à la volonté du peuple semble être autre. Avec les dernières nouvelles des résultats de la commission des lois, le peuple Béninois ne se retrouve pas dans la décision de leurs représentants à rejeter la proposition de loi d’amnistie des personnes en position de conflits avec les textes de la République.

Eyitayo Charles YAÏ

Les députés de la commission des lois de l’Assemblée Nationale du Benin se sont retrouvés le 03 janvier 2024 pour étudier la proposion de loi sur l’amnistie des prisonniers et le retour au bercail des exilés politiques. Un texte de loi déposé par les députés de la minorité parlementaire au lendemain de leur installation en février dernier. Cette proposition de loi dont l’étude et le vote sont prévues au cours de cette session ordinaire est simplement rejetée par la commission des lois présidée par le député Orden Alladatin. 17 députés de la commission ont rejeté pendant qu’ils sont seulement 06 à l’adopter. Un vote en commission qui caricature déjà la volonté du Chef de l’Etat à ne pas accompagner cette initiative qu’il a qualifié de « demande fantaisiste » du Parti Les Démocrates. On se rappelle qu’au cours de sa rencontre avec la délégation du Parti Les Démocrates avec à sa tête Boni Yayi le 27 novembre dernier, le Président Patrice Talon a été, on ne peut plus catégorique sur sa volonté de voir les opposants en prison jouir de leur liberté et les exilés politiques retrouver leurs familles au pays. Il l’avait clairement exprimé qu’il allait instruire l’Assemblée Nationale à rejeter cette proposition de loi. Et ça n’a pas raté avec la suite qu’a reservé mercredi 03 janvier 2024 a ce texte par les députés membres de la commission des lois qui sont en majorité de la mouvance présidentielle. C’est dire que l’instruction est déjà donnée et qu’ils n’ont plus autre choix que de faire celui venu d’en haut. Ici, pour les représentants du peuple, les aspirations de leurs mandants ne comptent pas, mais plutôt l’intérêt personnel, égoïste et politique.