La mort du roi Ghézo; Zagnanado : une localité où la nuit tomba en plein jour

0

Le prince Gakpé qui deviendra plus tard roi Ghézo a pour mère Nan Agontimè et père le roi Agonglo et régna sur le trône de Danxomè de 1818 à 1858 et fut célèbre par sa « jarre trouée ».

Selon plusieurs sources ancestrales, le nom Zagnanado est lié à la mort du roi Ghézo. Pourquoi ?

Autrefois village, Zagnanado est aujourd’hui l’une des communes actuelles d’Agonli situé au centre du pays dans le département du Zou. Au XIXè siècle, Zagnanado était le chef lieu de la province orientale du Danxomè. Cette localité recouvre une portion du pays Agonli. La naissance et l’origine du nom Zagnanado s’inscrivent dans la rivalité militaire entre l’ancien royaume d’Abomey : Agbomè et le royaume d’Oyo. Plus loin, le nom Zagnanado est lié à la mort du roi Ghézo brave guerrier qui a déclenché une énième guerre contre les Yoruba de Kétou et d’Abéokouta et en pleine campagne guerrière, il a été atteint grièvement par une flèche par un ennemi à Ekpo à 4 kilomètre de Kétou. Demandant à son cortège de filer pour qu’il puisse fouler le sol dahoméen, mais malheureusement, en cours de route, la mort a eu raison de lui. Arrivé à Agonli où il a fait le quartier général de son armée et son itinéraire pour atteindre les ennemis,il passa de vie à trépas.

Une personne dans le cortège disait ceci : « Zan yan lan do » qui veut dire : la nuit est mal tombée ou la nuit est tombée en plein jour parlant de la mort du roi. Selon la tradition , un roi sur le trône de Danxomè , ne doit jamais mourir hors du palais royal. C’est la raison pour laquelle, le lieu là où le roi est mort, est appelé Zagnanado.

Pour rappel, Ghézo est traditionnellement le neuvième roi du royaume de Danxomè ( si on ne compte pas Adandozan et la reine Hangbè). Le nom Ghézo vient de : Gué Si Man Si Do Gbé Zo » qui veut dire : la queue de l’oiseau appelé cardinal ne peut pas enflammer la brousse. Il est une référence dans le royaume de Danxomè. Grand guerrier, il évinça du pouvoir son frère aîné Adandozan qui avait autorisé le royaume de Danxomè à rester sous l’emprise du royaume d’Oyo qui prenait de tribut auprès du royaume Danxomè. Il fut un roi réformateur. Deux réformes majeures ont fait de lui un roi réformiste et administrateur. La première réforme était sur la réorganisation de l’armée devenue professionnelle et compétitive. La seconde concernait la valorisation du corps d’élites des Amazones. Il a développé la filière palmier à huile et le tabac. Il y a aussi au second rang, la culture du maïs, de la tomate et de l’arachide.

Son accession au trône n’est pas sans le secours de Francisco Félix De Souza qui était faiseur de rois qui a oeuvré pour le retour de la reine mère de Ghézo.

A sa mort, son fils Glèlè a poursuivi les œuvres de son feu père roi de Danxomè, en poursuivant la guerre contre le royaume d’Oyo jusqu’à la chute de Kétou et environs. Pour récompenser et rendre hommage à titre posthume le roi Ghézo, la tradition fut réformée et il a été instauré que seuls les descendants de Ghézo ( la lignée de Glèlè) régneront sur le trône de Danxomè. Les autres lignées princières ne pourront plus réclamer ledit trône. C’est pourquoi l’alternance au pouvoir royal à Abomey se fait entre les lignées Glèlè, Béhanzin et Agoli-Ago, toutes descendantes de Ghézo sur le trône de Danxomè.

Sources :

– Archives du palais royal d’Abomey.

– Visite du musée historique d’Abomey

– Tradition orale, différentes sources ancestrales

– Études et recherches.

Chester VIHOUEDELI

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *