Au sujet des conditions carcérales du prof Joël Aïvo: Guy Lambert Chaffa adresse une lettre ouverte au Chef de l’Etat

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Lisez l’intégralité de la lettre ouverte du jeune acteur politique de la 10è CE

La situation carcérale du Professeur de droit constitutionnel Frédéric Joël Aïvo continue de faire couler d’encre et de salive. Interpellé par sa conscience parentale, Guy Lambert Chaffa, jeune acteur politique de son état s’est vu obliger de saisir une plume pour exprimer à l’endroit du premier citoyen du Bénin, ses inquiétudes sur les preuves qui retiennent dans les geôles depuis plus de deux ans,  l’éminent professeur de droit constitutionnel. « Je me permets de vous adresser cette lettre avec le plus grand respect, conscient de votre rôle crucial en tant que garant de la stabilité et de la prospérité du Bénin, notre patrie bien-aimée » a introduit Guy Lambert Chaffa en trempant sa plume dans l’encre avant de rentrer dans le vif du sujet qui interpelle sa conscience parentale. Il s’agit pour le jeune acteur politique de la curiosité innocente de sa fille à savoir ce qui peut retenir dans les liens carcéraux l’ancien Doyen de la Faculté de Droit et de Science Politique de l’université d’Abomey Calavi. Si les raisons de sa détention étaient vraiment politiques, il s’agit alors du recul de notre démocratie que le pouvoir doit corriger

La vérité qui manquait

Monsieur le Président,
Je me permets de vous adresser cette lettre avec le plus grand respect, conscient de votre rôle crucial en tant que garant de la stabilité et de la prospérité du Bénin, notre patrie bien-aimée.

Je voudrais partager avec vous une expérience récente qui a profondément interpellé ma responsabilité parentale. Ma fille, animée d’une curiosité innocente, est tombée sur une image de Joel Frédéric Aivo sur mon téléphone, suscitant une question qui reflète les inquiétudes partagées par beaucoup d’entre nous.

Lorsqu’elle pointait du doigt l’image en profil de Joel Frédéric Aivo en demandant, « Papa, c’est qui ? », ma réponse – « Joel Frédéric Aivo » – a été suivie par une expression de perplexité lorsque sa question suivante est tombée : « Il est où ? » Expliquer à ma fille que cette personne était en prison a été délicat. « En prison », ai-je finalement répondu. Son visage est passé de la confusion à l’incompréhension, accompagnée d’un « Pourquoi ? »

Cette question en apparence simple a été l’épine dans ma réflexion. Devais-je lui expliquer que Joel Aivo était en prison pour des accusations de blanchiment d’argent, ou devais-je admettre que la justification de sa détention me semblait floue, entourée de raisons évoquées dans l’opinion publique ?

Le désir de ma fille de comprendre la situation a suscité en moi une responsabilité plus profonde, celle de lui expliquer non seulement le destin de Joel Aivo, mais aussi de contextualiser cette situation dans notre pays bien-aimé. Notre échange a été le catalyseur de cette lettre. Devrais-je lui dire que Joel Aivo est en prison pour avoir exprimé que « 5 ans, c’est 5 ans », ou devrais-je mentionner qu’il a été condamné à dix ans de prison pour n’avoir pu justifier, aux yeux de la justice béninoise, l’origine de 50 millions liés à sa caution lors de l’élection présidentielle de 2021 ? Ou bien, devrais-je simplement me taire, me heurtant à l’absence d’une explication plausible ? Quel héritage laisserons-nous à la future génération si de telles questions devaient continuer à émerger ?

Le cas du professeur Joel Aivo, condamné à dix ans de prison pour des accusations de blanchiment d’argent, soulève des interrogations légitimes. En tant que père, répondre à la question de ma fille sur la raison de l’emprisonnement de quelqu’un m’amène à chercher des réponses complexes. Est-ce en raison d’une infraction présumée, ou cela reflète-t-il un recul des valeurs démocratiques qui faisaient la fierté du Bénin ?

Notre pays a longtemps été un modèle de démocratie en Afrique, mais je crains que cette image ne soit ternie par des événements récents. La démocratie repose sur le respect des droits de l’homme et des principes fondamentaux qui ont toujours caractérisé notre nation. Il est de notre devoir de protéger ces valeurs et de veiller à ce que chaque citoyen puisse jouir de ses droits, quelle que soit son appartenance politique.

Ainsi, je sollicite respectueusement votre attention et votre intervention dans le cas du professeur Joel Aivo, ainsi que dans d’autres affaires similaires de prisonniers politiques. Je crois en la force de notre démocratie et en la possibilité de rétablir la confiance de la population en démontrant un engagement inébranlable envers les principes qui ont toujours défini notre nation.

Je vous prie de considérer cette lettre comme une expression sincère de mes préoccupations en tant que citoyen engagé et de père cherchant à transmettre les valeurs de justice et de respect à la génération future.

Veuillez agréer, Monsieur le Président, l’expression de mes salutations respectueuses.

Guy Lambert Chaffa,
Acteur politique de la 10è CE et citoyen Béninois

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