TRADITION : La sacralité de la naissance des jumeaux

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Dans la tradition Yoruba (peuples de l’Afrique de l’Ouest), la naissance gémellaire est considérée comme une naissance mystérieuse. Deux âmes nées du même ventre le même jour, ce n’est pas du hasard. C’est ainsi que les jumeaux sont perçus comme une divinité.

Depuis le XVIè siècle à ce jour, l’histoire traditionnelle a accordé une place importante aux jumeaux et un culte lié à ceux-ci a connu une ampleur dans la société Yoruba. La sphère culturelle shabè qui a pour origine, source, la culture Yoruba, en pratique aussi.
La venue des jumeaux dans une famille, peut-être perçue comme symbole de prospérité ou aussi le contraire. Il revient à la famille de recourir aux services d’un prêtre de Fâ communément appelé Babalawo pour consulter sur la destinée des jumeaux nés. Dans ce cas, il pourra sortir les signes liés à leur destinée, les interdits à respecter et autres.
En milieu Yoruba-Nagot, le terme utilisé pour désigner les jumeaux est « ibéji » qui veut dire naissance de deux. Le premier venu ou la première venue au monde est appelé (e) Taiyé qui signifie : le premier à goûter le monde et celui qui vient après s’appelle Kèhindé. Dans la tradition, le dernier né envoie Tayé le premier en éclaireur pour voir si la vie vaut la peine d’être vécue. C’est lui le grand-frère ( Kèhindé est le grand-frère de Taiyé). L’histoire traditionnelle raconte que le dernier venu au monde qui est le grand-frère, a usé son droit d’aînesse depuis le ventre de sa mère pour recommander à son jeune frère d’aller dans le monde pour voir s’il vaut la peine d’être vécu.


La naissance gémellaire a toujours quelque chose d’extraordinaire chez ces peuples . Les jumeaux sont soumis à un culte et rites codifiés. Ils sont des doubles spirituels rattachés l’un à l’autre. Le sort de l’un est différent de celui de lautre. Par exemple, Taiyé peut-être riche et Kèhindé, pauvre ou le contraire pourrait se produire.

Il est réalisé pour eux des réceptacles considérés comme sacrés à partir des bois. Ils sont appelés « Ere » ou « Ere ibéji ». Cela réunit l’esprit des deux. Les Ere ibéji se nourrissent d’une nourriture spéciale composée. Une digne cérémonie d’offrandes aux jumeaux se fait par des femmes qui ont aussi accouché des jumeaux.
Dans la tradition Yoruba-Nagot, les jumeaux ne meurent pas. Ils vont chercher du bois de chauffe dans la forêt. Dans le cas où il serait parti dans la forêt, des cérémonies sont faites et principalement à travers le réceptacle afin de rétablir l’équilibre et éviter des perturbations sur l’autre.
Il faut noter que la cohabitation de ces statuettes avec les humains n’est pas du fétichisme. Ces pratiques sont une partie intégrante des réalités socioculturelles de plusieurs communautés. Périodiquement, des offrandes sont faites aux jumeaux qu’ils soient allés dans la forêt pour chercher des bois de chauffe ou vivants dans la société. Il est recommandé de toujours les rendre heureux.

À suivre !

Chester VIHOUEDELI

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