Pour non délivrance du message à la nation par le Chef de l’État à l’occasion de la fête nationale du 1er août comme à l’accoutumée: Patrice Talon a t-il violé la Constitution?

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Les Béninois depuis la sortie de la Conférence des forces vives de la nation de février 1990 qui a instauré le régime de démocratie, sont habitués à chaque veille de la fête nationale à la délivrance à la nation du message du premier citoyen du pays, le Président de la République. Le phénomène a perpétué jusqu’à un passé récent et même le Président Patrice Talon n’a dérogé à la règle depuis son arrivée à la Marina. Est-ce une règle constitutionnelle? En tout cas, pour les manifestations de la fête nationale de 2023, le peuple a attendu en vain ce message de routine.

Newly-elected Benin’s President Patrice Athanase Guillaume Talon reviews the guard of honor during his inauguration ceremony, at the Charles de Gaulle stadium, in Porto-Novo, on May 23, 2021. (Photo by Yanick Folly / AFP)

Que disent en réalité les textes fondamentaux de la république sur l’adresse du Chef de l’Etat à la nation ? Il est vrai, la constitution oblige le Président de la république à s’adresser à la nation devant les députés une fois selon les dispositifs de l’article 72 de la constitution de 1990. Mais habituer le peuple aux messages de la veille des fêtes nationales, cela est entré dans les mœurs et est devenu une coutume. Et lorsqu’on sait que pour avoir le bloc de constitutionnalité, il faut : la loi, la jurisprudence, la coutume et la doctrine, l’acte de non délivrance du message du Chef de l’Etat à la nation à la veille de la fête nationale de 2023 pose le problème de savoir si la constitution de notre pays n’est pas violée par le Président Patrice Talon. Tous les Président qui ont dirigé le Bénin depuis trente trois (33) ans sont passés par là. Et si depuis les sept (07) ans qu’il garde les rênes du pouvoir à la Marina, Talon a toujours sacrificié à la tradition, l’on peut se demander ce qui a empêché Agbonnon en 2023 de prononcer à sa population son message pour au moins lui souhaiter les vœux de bonne fête. En tout état de cause, il serait bon que ce sujet soit attaqué devant la Cour Constitutionnelle par une personne bien avertie pour une jurisprudence qui servira à la génération future.

Eyitayo Charles YAÏ

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