Polémique autour de l’implication personnelle du président Talon dans la relecture du code électoral : Alpha Moussa analyse et fait observer un piège qui pourrait surgir(« Pourquoi le Chef de l’État veut contourner les décisions de la Cour Constitutionnelle? ») dixit l’acteur politique

. Il appelle le parti LD à la grande vigilance

L’initiative du Président Patrice Talon à rencontrer les députés de tous les groupes parlementaires dans le cadre de l’exécution des décisions de la Cour Constitutionnelle à réviser le code électoral continue de susciter de remous au sein de la classe politique. C’est son rendez-vous avec les élus de l’opposition qui a fait plus l’actualité et continue de faire couler d’encre et de salive.

Chester VIHOUEDELI

L’opinion publique béninoise n’est pas restée en marge du débat politique qui se mène quant à la relecture du code électoral pour laquelle s’est impliqué corps et âme le président Patrice Talon.
Cela devient une préoccupation majeure pour le chef de l’État qui a rencontré à tour de rôle, les différentes formations politiques. Les voix s’élèvent pour apprécier la rencontre Talon-Les Démocrates. Si pour certains, la démarche du chef de l’État est salutaire et est éprise de paix et de recherche d’un consensus, pour d’autres, c’est une manière paisible pour faire une énième fois l’usage de la ruse quand on sait que celui qu’on a en face est un « mystère ».
L’acteur politique Olatundji ADJE, plus connu sous le pseudonyme de Alpha Moussa résidant à Savè, après un long silence sort de ses gonds pour analyser la rencontre Talon-Les Démocrates tenue le lundi 22 janvier 2024 sur invitation du président Talon.
« J’ai suivi le point de presse fait par l’honorable Atchadé Nourénou par rapport à la rencontre Talon-Les Démocrates. À entendre le compte-rendu fait par l’honorable, le Président Talon a le dos au mur. Et surtout avec ses deux partis siamois, il est aux abois et il cherche une porte de sortie. Je voudrais dire aux honorables députés démocrates qu’ils sont des chats échaudés qui doivent craindre l’eau froide du Président Talon. Quand il a dit qu’il voudrait laisser le pays tel qu’il était avant son arrivée au pouvoir, il doit reconnaître que beaucoup de citoyens lui avaient dit ce qui devait être fait. Mais certains se sont retrouvés en prison et d’autres ont pris le chemin de l’exil. Pour montrer sa bonne foi, il doit commencer par libérer les prisonniers politiques et laisser les exilés politiques fouler le sol du Bénin » a t’il déballé.
Il poursuit pour dire :  » pourquoi le Président exige que pour les élections générales de 2026, que ça soit les députés issus des élections législatives de 2026 qui parrainent ? C’est là le véritable piège. Il ne fait rien et ne dit rien sans une autre intention derrière qui ne favorise pas certainement le peuple souverain.

Je dis aux députés démocrates de ne pas céder à la compassion. »En parlant du parrainage des élections de 2026 à introduire dans le code électoral, le Président Patrice Talon n’a pas encore dit ses vraies intentions selon Alpha Moussa. Et c’est là le grand piège souligne l’acteur politique de Savè. « Dans sa décision du 04 janvier dernier, la Cour Constitutionnelle a déjà vidé le volet parrainage des élections de 2026″ a laissé entendre l’orateur démocrate. En se préoccupant plus de l’aspect parrainage dans la révision du code électoral, le Président Talon veut de ce fait entrainer toute l’Assemblée Nationale voire toute la nation à violer les décisions de la Cour Constitutionnelle qui sont pourtant sans recours, » a martelé l’homme politique Alpha Moussa. « Si la haute institution constitutionnelle a déjà tranché au point de reconnaître le parrainage de 2026 aux députés de la 9è législature, la volonté du Président de la République ne doit pas être contraire à cette décision au point de convoquer la représentation nationale à ce sujet » pense Alpha Moussa qui invite le Président Talon à cracher ses vraies intentions au lieu de se cacher derrière les parrainages de 2026. Dans tous les cas il met en garde les députés à ne céder à aucune tentation du « Seigneur » de la rupture, à être plus vigilants et ajoute: « Le peuple vous suit de près et vous êtes l’espoir de ce peuple souverain ».

La vérité qui manquait