Plus de deux mois après le coup d’État au Niger: La junte toujours au pouvoir défie la CEDEAO
(Notre communauté est-elle un mastodonte aux pieds d’argile?)
Lentement, mais sûrement la junte au pouvoir au Niger fait asseoir son système de gouvernance au nez et à la barbe de la communauté internationale. En effet, le 26 juillet dernier, le Général Tiani de la garde présidentielle à la tête d’un groupe de militaires est monté au créneau à Niamey pour siffler la fin du régime Bazoum. Une révolution du Général qui n’était pas du tout du goût de la communauté internationale notamment la CEDEAO et la France. La Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest, il faut le rappeler a multiplié ses sommets à Abuja pour condamner le putsch et promet “rétablir l’ordre constitutionnel par tous les moyens pour rétablir le Président Bazoum déchu”. Un ultimatum d’une semaine avait été donné aux nouvelles autorités de Niamey pour remettre au “Président démocratiquement élu” son pouvoir de régner sur le peuple nigérien. Des menaces ont été proférées sur la junte et la population du Niger. Mais, dans un élan de solidarité avec sa population, la junte résiste et oriente autrement la politique diplomatique du pays. La CEDEAO finit par frainer son élan de mettre en exécution des menaces. En dépit des sanctions prises contre le Niger et la fermeture des frontières pour affaiblir le pouvoir du nouvel homme fort de Niamey, malgré l’enclavement du pays, le régime tient dur comme fer et prend ainsi à défaut les Chefs d’Etat de la CEDEAO.
Il faut dire que, plus de deux mois après leur prise de pouvoir au Niger, la junte dirigée par le Général Tiani tient bon. Elle a réussi à déguerpir de son territoire la France et imposé un nouvel ordre politique à la place de l’ordre Constitutionnel que voudrait restaurer la CEDEAO. Ainsi faisant, le Général Tiani et sa junte au pouvoir ont montré les limites de l’autorité de la CEDEAO. Une communauté aussi craintive est ainsi devenue un mastodonte aux pieds d’argile .
Eyitayo Charles YAÏ
