Òta gbérékomi : la colline sacrée dans l’aire culturelle shabè
Origine et parcours du précurseur Chabi Olodjimou Òkpa
Dans le royaume shabè, il existe un petit village ancestral dont l’histoire est peu connue du monde. Le village est appelé gbérékomi communément appelé gbéré. Il abrite une colline sacrée dont le nom est : òta gbérékomi ou òta gbéré. L’histoire raconte qu’à l’époque immémoriale, des pays étrangers venaient déclarer la guerre à ce village et emportaient des personnes et des biens. C’est ainsi le redoutable chasseur connu sous le nom de Chabi olodjimou òkpa fondateur du premier village gbérékomi a fabriqué une balle traditionnellement préparée de 0.75 mètre environ qu’il a fait enfouir sous la terre au moyen des incantations. Il l’a fait sur la colline et a roulé sur la partie une grosse pierre. A chaque guerre, il allait avec quelques sages pour appeler cette balle mystique pour combattre les ennemis. La balle sortait et tuait les ennemis. A la fin de sa mission, elle revenait dans son habitat souterrain. Cet endroit sacré sur la colline appelé òta gbérékomi est le protecteur des habitants de gbéré. Les habitants de gbéré 1 qui avaient leurs cases aux pieds de la colline sacrée constataient la disparition physique de leurs enfants dont les pleurs se font entendre au sommet de la montagne. Les parents allaient chercher leurs enfants. Suite à cette situation, le Fâ a été consulté. Il ressort que la colline sacrée exige que la population s’éloigne un peu de la colline sacrée car ses « enfants invisibles » à elle n’arrivent pas à se détendre dans les alentours. C’est ainsi les populations se sont éloignées un peu de la colline sacrée.
Cependant, les ennemis ont cherché à anéantir ce pouvoir mystique en se mettant en association. C’est ainsi, lors de sa sortie pour un combat, la balle mystique a connu une attaque qui a fait qu’une de sa partie fut largement ôtée. Les reliques étaient revenu sur la colline. Chabi, ayant vu cette situation, a dû se précipiter pour accomplir les rituels qu’il faut concernant la partie restée dehors. Son ami de kaboua redoutable chasseur appelé Babaguidaï l’a assisté. Il était venu à gbéré pour réconforter son ami.
Après la destruction de gbéré 1, gbéré 2 a été reconstruit par Atchikpa Okotchi considéré comme le deuxième fondateur. Détruit à nouveau, il sera à nouveau reconstruit par Gabriel Farèmilòkoun. Cela est resté jusqu’à ce jour dans lequel les populations vivent paisiblement.
Il faut souligner qu’à la guerre récente, une partie de la population de gbéré serait allée se réfugier dans le village appelé ilù ogoï aujourd’hui Challa ogoï dans la commune de Ouèssè. Dans le village, une affaire de royauté créait de la dissension entre les populations à telle enseigne que Farèmilòkoun est traité « d’étranger ». Très remonté, il quitta ilù ogoï pour venir fonder gbérékomi 3. A sa naissance, une consultation faite sur sa destinée annonçait déjà qu’il serait » Atonlùtè » c’est-à-dire le reconstructeur d’un village. Son grand frère s’appelait Alagbé.
Quels sont alors les bienfaits de òta gbérékomi?
Depuis toujours, des offrandes sont faites à òta gbérékomi la colline sacrée. Des doléances de différentes sortes et les demandeurs trouvent de satisfaction. Pour lui offrir d’offrandes, il faut : un mouton, de fromages blancs, de boissons. Des cauris sont utilisés pour le jet. Tout se prépare et se mange sur la colline sacrée. Rien n’est emporté à la maison. Au moment pluvieux, s’il tarde à pleuvoir, des rituels se font pour qu’il pleuve. Souvent, en faisant les rituels sur la colline sacrée, il pleut le même jour.
Sources :
Balè Oyédòla( actuel Balè de gbéré, 2023)
Daïro Emmanuel ( personne ressource)
Alagbé Martine ( personne ressource, une nonagénaire)
Lohoungè Daouda ( personne ressource)
Chester VIHOUEDELI
