Libération de l’opposante Reckiyath Madougou : La position tranchée de Patrice Talon

Le Président de la République a été, on ne peut plus catégorique le lundi dernier lorsqu’il recevait dans son cabinet le numéro Un du Parti de l’opposition Les Démocrates et sa délégation. Et, lorsque les débats sont orientés sur la question de la libération des detenus politiques notamment la célèbre prisonnière, Réckiyath Madougou, Patrice Talon, piqué par une colère noire n’est pas allé avec le dos de la cuillère pour laisser entendre : « Monsieur le Président Boni Yayi, je vous ai déjà dit que je ne compte pas gracier Réckiyath Madougou ». Et comme si cela ne suffisait pas, il dit à l’ancien Chef de l’État que le temps de la naïveté est révolu, Patrice Talon regarde droit Boni Yayi dans les yeux et, sans pudeur ajoute : « Laissons un code à la République. Le pardon peut être parfois une faute ». Voilà les propos sortis de la bouche du Président Talon et amplement relayés par les médias. Ces propos du chef de l’État viennent briser le rêve d’une dame qui, depuis bientôt trois ans croupit dans les geôles de la prisons civile de Missérété pour ses opinions et ses ambitions politiques. Réckiyath Madougou, la célèbre prisonnière, puisque c’est d’elle qu’il s’agit n’aura pas la chance de recouvrer sa liberté un de ces jours, en tout cas pendant que Patrice Talon règne en maitre sur le Bénin.
En réalité, pendant que tous les projecteurs du peuple beninois étaient braqués sur cette rencontre annoncée à grand renfort et rendue effective le lundi 27 novembre dernier. Les propos tenus par le Président Patrice Talon viennent plomber et vicier d’avantage notre démocratie déjà mal vue à l’étranger. En réalité, il faut être Patrice Talon pour avoir le culot de vomir le morceau tel que le Chef de l’Etat l’a fait lundi dernier au palais de la Marina à Cotonou. Dire de cette manière aussi vertement qu’il ne veut jamais voir l’amazone Réckiyath Madougou jouir de ses libertés dénote d’un sentiment de haine avancée qu’il cultive envers cette dame qui a quoiqu’on le dise besoin de donner de bonne éducation à ses enfants.
Mais cette position tranchée de Patrice Talon envers Réckiyath Madougou risque d’être préjudiciable à toute la mouvance. C’est une position qui fera à coup sûr bonne presse à la prisonnière qui verra par ce fait le soutien de la population. Lorsqu’on sait que l’ascendance de Patrice Talon aussi est passée par là, avec ses démêlés avec l’ancien Président Boni Yayi en son temps et qu’il n’avait pas tardé à bénéficier du soutien de la population, le même scénario risque de se passer avec Madougou par cette position tranchée du Chef de l’Etat

Eyitayo Charles YAÏ