HISTOIRE DES PEUPLES : À la découverte des Òmòn Òlònin, Agbatchi-Ilako

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Agbado Oyigi engendra Agbado Gbayaka qui engendra Étchoumonchè connu plus sous le nom de Afiogounshò ilu ( Afogounshòlu) Fitila Oogoun.

Ils sont originaires de Ilòrin, la capitale de l’État de Kwara au Nigéria. Ils ont regagné Òyò situé au Sud-Ouest du Nigéria avant de descendre à Boko ( Nord-Est du Bénin). Étchoumonchè était dans le groupe des migrants dirigé par le trio Shègilòla- Òlata Ali Samba- Babaguidaï.

Après la mort de la reine Shègilòla à Boko, Étchoumonchè a exprimé son désir d’être Roi. C’est dans cette annonce et ferveur que l’un de ses fils monta sur son cheval et alla dans un marché où l’animal a piétiné un enfant qui a succombé. Pour son honneur et pour s’incliner devant la mémoire du défunt, Étchoumonchè renonça au trône.


C’est pendant cette période, que Òlata Ali Samba, Babaguidaï et autres quittèrent Boko ; destination Kilibo pour Òlata Ali Samba et Kaboua finalement pour Babaguidaï qui va conquérir le trône shabè.

Étchoumontchè n’avait pas suivi le groupe et était resté à Boko.

Après une bonne période passée à Boko, il a eu l’information que l’un des fils de Babaguidaï appelé Yayi Òloukoyibi connu sous le nom fort de Òla Obè régnait sur le trône shabè (1738-1765).

Il quitta Boko avec ses troupes pour shabè.


À son arrivée, il alla voir le roi pour se présenter qu’il faisait partie de la migration conduite par le trio Shègilòla-Òlata Ali Samba-Babaguidaï. Certaines personnes à la cour royale qui étaient dans le groupe l’ont reconnu et ont confirmé au roi.

Étchoumonchè sans langue de bois, était un redoutable guerrier et détenteur de forces mystiques. Il faisait peur aux ennemis.

C’est ainsi il a été désigné par Òla Obè pour surveiller avec ses troupes avec qui il était venu de Boko, l’entrée principale de Ilé-shabè appelée : « Anu Odi ». L’actuelle place Oduduwa au quartier Adjégounlè dans l’arrondissement de Boni était le point de « Anu Odi ». À l’époque, des murailles ont été construites autour de Ilé-shabè et laissant une seule entrée surveillée par Étchoumontchè.

Surnommé Afiogounshòlu qui veut dire : avec ses troupes et étant un grand et redoutable guerrier, il a su surveiller et garder shabè contre les invasions.

Avec tout son arsenal de guerre et ses forces mystiques, il arrivait nuit et jour à repousser les envahisseurs ou les éliminait carrément. Ces bons combats menés l’ont valu le titre de : Fitila Oogoun et Akó Bankpònnà. Akó, signifie l’intrépide, un fort et Bankpònnà qui veut dire : Baba wa ti gbé lanu ònan ; cette phrase devenue : Bankpònnà. Il était à l’époque le ministre de la défense.
Il disposait d’une force mystique qui consistait à prononcer des incantations pour faire appel à des abeilles lui permettant de tuer les envahisseurs.

Un jour, il receva un étranger qui cherchait où il allait se réfugier pour vivre en paix. Il venait de Idéré au Nigéria. Arrivé sur les rochers du lieu appelé Bètchou non loin de « Anu Odi », l’étranger avait constaté le mouvement des hommes. C’est ainsi, il approcha et a été reçu par Fitila Oogoun qui l’a hébergé une nuit au cours de laquelle il a sorti le sel pour mettre ça dans la sauce. C’était magnifique à manger car la douceur était inhabituelle. Dans l’ancien temps, le royaume shabè utilisait « Iyò boïboï » qui était un assemblage d’écorces brûlées et les populations se servaient de ça comme sel.

Le lendemain, Fitila Oogoun l’a conduit chez le roi. C’est l’étranger qui est devenu « Akô onijèbou ». Il n’est plus reparti chez lui et est resté à shabè où Fitila ogoun l’a offert des domaines pour y habiter.

Le panégyrique des Òmòn Òlònin :

Òmòn shàbi à tì í kò tì lènu odi

Òmòn Isèn gbà mi kò yòkunri

Òjò ta kà kàà mulè jèkun

Gbigboná ikpàndè ni i kò yanagan níjó

Òmòn shàbi ohun à fèsò mu kìíbajè, ohun a fagbara mú ní í ni ilára, Òmòn abani gbé ní í mòshé èni, Òkòòkan làá mìwà èniyan

Òmòn kò dá won lóhun ndùn won
Ká dákè sigidi lo dá won lara

Òmòn agbà ní í fúnú jà

Òmòn kékéré ní í yára bú ni

Òmòn a senjú bi ounsanshò

Akó Bankpònnà n’moí

Òmòn ashaajú ònan

Tį n’fòkpò eniyan tìra ogun witiwiti tì

Ká dákè sigidi lo dá won lara

Òmòn agbà ní í fúnú jà

Òmòn kékéré ní í yára bú ni

Òmòn a senjú bi ounsanshò

Akó Bankpònnà n’moí

Òmòn ashaajú ònan

Tį n’fòkpò eniyan tìra ogun witiwiti tì

Orin Ajulé won (Chanson d’identification) :

Bankpònnà , Akó ì tòjú oyé

Bankpònnà, Akó ì tòjú oyé

I tòtú, ayé, Akó ì tòjú oyé

Bankpònnà, Akó ì tòjú oyé.

Le premier né des Òmon Òlònin est surnommé Agbatchi.

Que signifie donc le nom Agbatchi?

Fitila Oogoun pendant les guerres, arrachait une sorte d’arme de combat appelé « atchi » chez les envahisseurs et les tuait. De là, les gens disaient : Ògba atchi lòwò èni yé òwa djagoun, d’où Agbatchi.

La première née dans la famille des Òmon Òlònin a pour nom : Ilako qui veut dire : Òla wa, akó kpô é ré, d’où Ilako.

Selon les sources ancestrales, certaines personnes de la collectivité Bankpònnà avaient fui les guerres esclavagistes pour trouver refuge dans certains villages tels que : Covè, Agonli fléssa ( ce sont des localités dans le départementdu Zou au Bénin). D’autres ont trouvé refuge à Digni, Kétou, porto-novo etc.
Une fois dans ces localités, le brassage lingustique a donné naissance à une déformation des noms ou carrément au port des noms Fons tels que Vihouedeli, Fadonougbo etc.

Pour certains, bien qu’étant dans le milieu shabè ou environs, ils ont été victime de déformation de nom. Par exemple, Ogani au lieu de Agani.

Les Òmòn Òlònin sont un peu partout à travers le monde et forment une grande communauté digne et honorée.

Quels sont les interdits de cette lignée ; les divinités qui lui sont propres ? Comment se déroulent les différentes cérémonies rituelles qui font porter le titre de Agani Bankpònnà, ministre du Roi au palais Onishabè ?

À suivre !

Chester VIHOUEDELI

Sources :

Patriarche Chabi Samuel, personne ressource

Collectivité Bankpònna

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