Débats rangés sur la révision de la constitution : Talon confond t-il la mouvance autour de lui?

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  • Que feront maintenant UP-R et BR, mordicus sur la révision ?
  • Le Parti RN de Mme Prudencio avait raison d’émettre des réserves
  • Le parti « LD » de Boni Yayi reste septique et ne croit plus aux propos de Patrice Talon

En donnant la voix le 8 février dernier au cours de la conférence de presse au palais de la République, le Chef de l’État s’est prononcé sur l’épineux sujet qui anime l’actualité politique nationale depuis peu : la révision de la constitution. En pensant clore définitivement ce débat par sa farouche volonté de voir la constitution revisée de 2019 en l’état, sans être touchée pour une nouvelle révision, Patrice Talon a lancé un pic à l’endroit de la classe politique de la mouvance qu’il semble désavouer publiquement par sa déclaration. Alors qu’à la veille de la tenue de la conférence de presse du Président de la République, les états majors des partis de la mouvance se retrouvaient encore pour activer le processus de révision par la procédure parlementaire. Dans tous les cas, la volonté manifeste de Patrice Talon sur le devenir de notre loi fondamentale vient comme pour confondre la mouvance autour de lui. En déclarant publiquement qu’il avait déjà mis en garde ses députés de la mouvance qu’il n’était pas partant ni favorable d’une quelconque révision de la constitution, l’on se demande pour qui roulent alors le BR d’Abdoulaye Bio Tchané et l’UP-R de Joseph Djogbénou qui tiennent toujours et de façon mordicus à modifier notre « Bible nationale »?

Une déclaration qui donne raison à la Renaissance Nationale de Claudine Prudencio

Sur le débat sur la révision de la constitution, le parti Renaissance Nationale de Claudine Prudencio, quoique n’ayant aucun député à l’Assemblée Nationale et aucun conseiller municipal, mais soutenant les actions du gouvernement avait vu loin. Cette formation politique très tôt, comme une consultation offerte au Chef de l’État avait au cours d’une sortie officielle faite par le chef de la cellule de communication du parti donné leur position et sans ambages. « On n’a pas besoin de réviser la constitution avant de pouvoir satisfaire à la demande de la Cour Constitutionnelle » avait laissé entendre le Dr Mouhamed Awali Akintola. En affichant sa position sur la non révision de la constitution, Patrice Talon est allé droit dans le sens de l’analyse faite par Madame Prudencio par la bouche de son chargé de communication, le Dr Akintola.
Mais la déclaration du Chef de l’Etat, quoique considérée comme un serment n’a pas daigné convaincre l’opposition de Boni Yayi qui continue de prendre avec pincettes les promesses faites par « Agbonnon » surtout que les deux formations politiques siamoises de la mouvance présentes à l’Assemblée Nationale persistent toujours dans leur projet de révision et refusent de retirer la proposition de l’honorable Assan Seïbou.

Le scepticisme du Parti « Les Démocrates »

Le parti de l’opposition « Les Démocrates » de l’ancien Président Boni Yayi a balayé du revers des mains la promesse faite par le Chef de L’État selon laquelle il n’aimerait pas qu’une virgule soit modifiée de la constitution béninoise dans son état actuel. Dans un entretien téléphonique accordé à un media de la place, le Secrétaire à la communication de ce parti de l’opposition a été, on ne peut plus clair. L’honorable Docteur Guy Mitokpè est partie des constats faits sur le terrain et des nombreuses promesses non tenues du Chef de l’État pour enfin inviter le peuple à la grande vigilance. Et le représentant mandaté des LD de laisser entendre : »Le 07 février dernier, le Bloc Républicain a fait une réunion au cours de laquelle, il a été décidé de poursuivre leur initiative de révision constitutionnelle. Donc, si le BR adopte cette position et si, tous les barrons de l’UP-R continuent d’adopter un comportement révisionniste, je pense que le Chef de l’État a clignoté à droite alors qu’il souhaiterait aller à gauche. » Selon le Secrétaire à la communication du parti « LD », Guy Mitokpè, il poursuit dans ses propos; « … Dire alors qu’il ne souhaite pas qu’une virgule soit modifiée dans la constitution est un propos du Chef de l’État qui ne mérite pas d’être pris au sérieux. »

Eyitayo Charles YAÏ

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