Chronique: A qui vais-je laisser le pouvoir en 2026 ? J’aviserai

0

Je suis à moins de trois ans de la fin de mon deuxième mandat. Je passerai le témoin en 2026. Envisager une autre option pour conserver le pouvoir, cette option, je l’ai écartée de mes ambitions. Alors à qui je pourrai passer le témoin en 2026 ?
Le béninois vit dans l’opportunisme rampant. Les hommes politiques en général sont pires que la peste. Ceux qui me soutiennent le matin sont bien capables de me renier dans l’après-midi et même me jeter des grosses pierres. Ma sécurité personnelle, ma famille et mon patrimoine, qui pourra me les protéger quand je ne serai plus au pouvoir ?. Je voudrais bien être porté en triomphe à la fin de mon deuxième mandat. Ça susurre même dans le rang de mes collaborateurs politiques qu’ils seraient contre moi loin de mes regards. Les hautes sphères de la politique sont infernales.
  Le peuple béninois a encore en mémoire les séquelles des crises des années 2019 et 2021. Le coeur de l’homme est insondable, pire en politique il agit rageusement. En  2011, les collaborateurs les plus proches du régime d’antan qui étaient avec mon prédécesseur, l’ont trahi et l’ont livré. Ces mêmes « Judas » sont avec moi aujourd’hui. Ils me font croire qu’ils sont fortement avec moi, qu’ils épousent sincèrement ma vision. Mais rien ne justifie cela. Seront-ils comme le personnage Sisyphe dans le milieu politique envers moi? A qui je laisserai le pouvoir en 2026 pour vivre dans l’ataraxie?. Un dilemme.
  J’ai vu de mes propres yeux plusieurs trahisons malgré des garanties les plus fortes prises par deux parties ou deux personnes de confiance. Des assurances, même devant les oracles de la Pythie, ne sont pas respectées par l’homme qui demeure toujours une énigme.
  Le feu président Ahidjo, en quittant le pouvoir a laissé le pouvoir à son homme de main Paul Biya. Ce dernier, une fois au pouvoir s’est écarté de Ahidjo. Finalement, pour se débarrasser de la pègre, Ahidjo a été accusé de complot contre la sûreté de l’État et condamné à mort par contumace. Vivant dans une solitude chronique, il a été ruiné et tous ses proches persécutés. Il est mort en exil et enterré au Sénégal.
  L’exemple de José Edouardo Dos Santos fait pitié. Malgré qu’il avait fait adopter une loi par l’Assemblée Nationale, un texte pour l’écarter de toute poursuite judiciaire et le protéger de toute tribulation, il s’est retrouvé en exil avec nombre de ses collaborateurs. Dans un état de santé chancelant et vivant dans l’isolement, il mourut dans la misère et laissant ses enfants dans l’égarement chronique.
  Plusieurs exemples qui montrent à suffisance que c’est une illusion de faire confiance à un ami. Tout homme politique incarne la fourberie.
    Et l’option de l’alternance franche ?

La voix de la raison sera la meilleure. Ce qui se passe sur le continent africain est une matière à réflexion.
  Portez un pays sur la tête n’est pas chose facile. Devant le dilemme qui taraude ma conscience, j’aviserai. J’aviserai dans l’intérêt du peuple béninois. J’aviserai.

Chester VIHOUEDELI

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *