À LA DÉCOUVERTE DES DANSES CHAKA, AGIDJO ET AGÈÈ : Danses des chasseurs de l’aire culturelle shabè

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Les chasseurs sont des personnes spécialisées dans la chasse et sont souvent de grande réputation dans les royaumes. Leurs places dans les royautés ne sont pas négligeables.
Dans l’aire culturelle shabè, les chasseurs ont des danses qui leurs sont propres. C’est l’apanage de ces chasseurs. Dans certaines circonstances, ces danses qui constituent un art sont dansées dans la société. Il existe :

La danse « Chaka » : « Chaka » veut dire castagnette. La danse à partir des castagnettes demeure la plus populaire parmi les danses des chasseurs de l’aireculturelleshabè. Elle est dansée par des chasseurs avec des rythmes très percutants et des cadences de pas organisés qui impressionnent le public. La danse « Chaka » est une vibration de corps à travers des esquisses de pas qui suivent convenablement l’allure des rythmes de tam-tam et des castagnettes.
La danse « Chaka » ne s’improvise pas, elle s’apprend et est un art.

L’origine de la danse des chasseurs appelée « Chaka »

Selon les sources ancestrales, la danse « Chaka » est partie du Nigéria pour s’élargir dans plusieurs autres régions où elle se pratique. L’histoire raconte que des chasseurs d’un certain rang, après des séances de chasse au cours desquelles des gibiers ont été abattus, ils se réunissaient dans la brousse pour festoyer. C’est ainsi ils se servaient des castagnettes pour animer. A la longue, ils s’organisèrent aussi pour offrir un culte à la divinité « Ogou » dieu de fer et de protection. La danse « Chaka » devient alors non seulement un culte dans certaines circonstances mais aussi une danse de distraction qui véhicule des messages de paix et de bonnes conduites sociales.
Il faut souligner que les castagnettes se jouaient seules pour ce type de danse. Mais pour innover, il a été introduit des tam-tams et autres instruments musicaux.

A la mort d’un chasseur, les cérémonies rituelles en mémoire du défunt comme par exemple le retrait du corps et même après l’inhumation, se font à partir de la danse « Chaka » à travers laquelle le défunt est accompagné à sa dernière demeure.

La danse « Chaka » se danse également lors des cérémonies annuelles de la divinité Ogou ( dieu de fer et de protection), à l’intronisation des chefs chasseurs ou autres cérémonies.

La danse « Agidjo » : elle est aussi une danse des chasseurs de l’aire culturelle shabè. La spécificité ici réside dans le fait que c’est une danse de démonstration et de présentation gestuelle des différents gibiers tués dans la brousse par chaque chasseur. C’est une danse caractérisée par des envolées comiques et réelles. C’est aussi une danse de provocation de nature à prouver son statut de chasseur.

La danse « Agèè » : elle est dansée à l’occasion de la mort d’un chasseur ayant tué un éléphant. C’est une danse accompagnée des chants funestes. Elle se danse comme la danse de « guèlèdè » et le tam-tam est fabriqué à partir de la peau de l’éléphant.

A suivre !

Chester VIHOUEDELI

Sources : Entretien avec les chefs chasseurs de la ville de Savè, Balodè Akoki et celui de Kaboua Balodè Oyédékpo Alamou.

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