Dynastie Òmon Alòba de l’aire culturelle shabè : Origine et spécificité de cette lignée royale
Descendants de Odùdùwa, les Òmon Alòba sont d’origine Yoruba du Nigéria. Partis de Ilé-ifè au 16è siècle, ils ont remonté le Bénin à travers le Nord dans le pays Bariba. Ils font partie du même mouvement migratoire que Babaguidaï. Du pays Bariba où ils ont aidé les peuples Bariba à combattre les guerriers peulhs musulmans appelés Takpa. C’est de là, qu’ils se sont inspirés de la culture et traditions Bariba pour donner les noms de Worou, Shabi, Bio à leurs garçons et Yêba, Bonan à leurs filles.
Après l’étape du Nord, les Òmon Alòba et Babaguidaï ont amorcé la descente sur le pays Shabè en passant par Guinirou puis après ils sont descendus à Èkpa et à kilibo autour de leur leader Ali. Après le décès de Ali à kilibo, le groupe se disperse en plusieurs branches Iguìnnìn et sa suite qui ont marqué d’abord un arrêt à Ansêkê, village carrefour reliant les Mahi de Ouèssè au peuple Nago.
Babaguidaï poursuivit son trajet et choisit d’atterrir à kaboua alors que Iguìnnìn, l’ancêtre mythique des Òmon Alòba continua son trajet jusqu’à retrouver les enfants de Babaguidaï ( Les Kpatchi) à Diho. Il choisit alors de s’installer dans le petit village qui prendra plus tard son nom: Iguìnnìn : une petite agglomération à la porte de la ville de Savè.
C’est ce séjour prolongé de Iginnìn qui justifie la présence de Iguìnnìn , leur source autour de laquelle s’organise aujourd’hui la grande dynastie des Òmon Alòba qui ont à leur tête Chabi iguìnnìn qui fut un prince régnant sur le trône sacré des Òmon Alòba.
Au Bénin, la dynastie a déjà connu deux rois et depuis quelques années, après la mort du dernier roi venu de la famille Akponnin Òmon Alòba de kaboua, le trône devient vaquant et la dynastie est à la recherche d’un autre roi depuis quelques années.
Au Nigéria, plus précisément dans la ville de Iguìnnìn, le trône de Chabi iguìnnìn est à la fois matriarcal et patriarcal. L’actuel roi régnant Chabi iguìnnìn règne au nom de sa mère, tandis qu’au Bénin, le trône Chabi iguìnnìn est exclusivement patriarcal. Les enfants issus de la lignée matriarcale sont honorés et placés comme chef suprême de la divinité « Amondè », symbole de l’esprit- saint et des mânes des ancêtres Òmon Alòba.
Cette organisation de la société traditionnelle chez les Òmon Alòba se justifie par le fait qu’il n’y a aucun doute sur la maternité d’un enfant. Mais la paternité peut toujours être contestée. C’est la preuve de la grande confiance et de l’honneur fait aux enfants filles chez les iguìnnìn.
Les totems chez les Iginnìn (Òmon Alòba) sont les suivants :
– interdiction de consommer de la viande de panthère.
– interdiction de consommer un petit rongeur (souris) dont la peau est la même que celle de la panthère ( Aangoo)
– interdiction de consommer de la viande de la chauve-souris.
Leur signe particulier, ce sont les trois cicatrices sur chaque joue ou des cicatrices de la tête à la joue appelées » kèkè ».
Leur chanson de distraction :
– Ôdè oloju ègè
– Ôdè gèngé
– Òmon Iginnìn arôfa
– Iwá, sa mí wa
– Ôdè gèngé
– Ôdè bawa man chaya tè oo.
L’histoire de Iguìnnìn s’est construite autour de deux grands symboles à savoir :
1- La force spirituelle ou pouvoir spirituel :
( Òmon yìkiri yìkiri, aboogoù Bahoúba loké adjà, Ôshànin oogoú bi èni shànin iyawó.
2- La royauté ( Òmon Alòba).
Le panégyrique (Orìkí) des Òmon Alòba iguìnnìn òshinshin môdè :
– Òmon Alòba njó, o lóògun n’yô
– iguìnnìn wôn ò lóshó, bèèni wôn ìí làjê, Òmon oridó ni wôn nfí nlú ara wôn kpa. Iguìnnìn òshin shin môdè. A bí kèkè waanran bi idè.
– Òmon aláshô dúdú lòtá arayé.
– ėniyàn bi akparo layé n’fè.
– iguìnnìn kô jê jalé lòjá.
– agodóngbó èshin ni wôn fi n’babè ashô, ômon a lé màlè fòkè òfiki.
– ìmalé n’shé layiláa.
– lágbadá rè n’ká lojú omi lèlè.
– Òmon iguìnnìn a rôfà màshójo.
– iwaajù gan gan ni wôn n’fi n’gbòta.
Orin àjulé wôn :
-òba kpàtàki
– iwô làgbojulé
– Akò lòba méji
– a famòdè oo.
Orisun, notre héritage culturel.
Chester VIHOUEDELI
Mes félicitations, que nos ancêtres facilite d’avantage