RENTRÉE PARLEMENTAIRE 2024 ET ÉTUDE DE LA LOI D’AMNISTIE : Les prisonniers et exilés politiques enfin fixés sur leurs sorts?
Les députés Béninois retrouvent dès ce jour le chemin de l’hémicycle pour le compte de l’année 2024. C’est la première session ordinaire statuaire de l’année qui ouvre ses portes au palais des gouverneurs à Porto-Novo ce lundi 15 avril 2024. Pendant trois (03) mois donc, les représentants du peuple auront à étudier plusieurs dossiers et doter le pays de nouvelles lois pour le fonctionnement des activités gouvernementales et le vivre ensemble des citoyens.
Mais, entre autres sujets inscrits au rôle de cette session ordinaire et qui mérite assez d’attention de la part politique et du citoyen tout court, figure l’étude de la proposition de loi sur l’amnistie des prisonniers et exilés politiques. Lorsqu’on se rappelle que pendant la session budgétaire dernière, cette même proposition de loi avait été programmée mais rejetée par la commission des lois, il y a lieu de s’interroger sur les motifs qui ont poussé le Président de l’Assemblée Nationale et son bureau à revenir sur ce sujet au point de le mettre en rôle. C’est d’ailleurs le premier sujet sur lequel se pencheront les députés de la 9è législature dès ce jour.
En hiver dernier, lors de l’évocation de ce dossier à l’Assemblée Nationale, la position des députés de la majorité avait été, on ne peut plus claire. Et cette position rejoint et renforce celle du Chef de l’État qui n’avait menagé aucun effort pour exprimer son désir et sa volonté de laisser croupir en prison tous ceux-là qui, de part leurs opinions politiques ont tenté d’inquiéter son régime.
Pour Patrice Talon, il n’est pas question de pardonner qui que se soit jusqu’à autoriser le vote d’une loi d’amnistie en leur faveur.
Maintenant que le bureau de l’Assemblée Nationale composé de députés de la mouvance a programmé dans leur agenda l’étude de la proposition de loi d’amnistie que le Chef de l’État ne veut pas sentir, l’autre question qui se pose est de savoir si le courant passe bien entre les éléments de la mouvance et le Chef de l’État ou bien, si ces députés de la mouvance ont trouvé une autre astuce pour duper et distraire la population ? Est-ce à dire qu’ils ont fait un revirement dans leur prise de position pour se rapprocher plus du peuple à ces quelques deux ans de la fin du régime?
Dans tous les cas, avec la programmation de l’étude en plénière de la proposition de loi d’amnistie déposée par les députés de l’opposition à l’Assemblée Nationale du Bénin, c’est un message fort à la communauté internationale sur l’état de la politique béninoise et l’avenir de la démocratie au Bénin.
Eyitayo Charles YAÏ