FERMETURE DE FRONTIÈRES BÉNIN-NIGER : Les transporteurs souffrent le martyre
« Lorsque deux éléphants se battent, ce sont les herbes qui en pâtissent », clame l’adage populaire. L’application dans la réalité de cette maxime n’a pas raté dans le cas de la crise qui oppose le Bénin et le Niger et qui a occasionné la fermeture des frontières entre les deux pays. Depuis le fameux coup d’État qui a amené le changement à la tête de l’exécutif Nigérien, objet de toute la crise qui a occasionné la fermeture des frontières entre ce pays et le Bénin, toutes les couches socio-économiques des deux pays sont touchées par la décision des autorités aux sommets des deux États. Au Bénin, la situation semble affectée plus le secteur du transport. Non seulement, aucun moyen de transport ne peut traverser l’autre rive du plus long fleuve de l’Afrique de l’Ouest, mais le pays semble être divisé en deux puisque, après la ville de Parakou, les Bus des compagnies de transports en commun éprouvent de grandes difficultés à atteindre le haut nord. Aujourd’hui, très peux de ces nombreuses compagnies de transports font encore le trajet de Cotonou jusqu’à Malanville puisque disent-ils, leurs calvaires commencent à partir de N’Dali ou une minutieuse fouille est faite par la police républicaine pour s’assurer de la qualité et de la nationalité des passagers à bord des véhicules. Les passagers des nationalistes autres que du Bénin n’ont pas de chance et doivent répondre à certains interrogatoires des éléments des forces de sécurité et de défense. L’équipage à bord du Bus doit aussi donner des raisons qui ont fait embarquer ces passagers de nationalités étrangères. Conclusion, pour éviter toutes ces tracasseries, les compagnies ont suspendu pour le moment le trafic de Kandi ou de Malanville.
Les voyageurs en direction du haut Nord doivent alors se débrouiller avec les taxis brousses ou autres moyens une fois arrivés à Parakou. « Mais ils faut dire que c’est une situation qui a drastiquement réduit les recettes de nos sociétés et affecte dangereusement la vie sociale nationale » nous a confié un responsable de compagnie de transport qui a requis l’anonymat.
Eyitayô Charles YAÏ