CHOIX DU DAUPHIN DE PATRICE TALON À L’ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE DE 2026 : Déjà de la brouille au sein de la mouvance
Le souhait de chaque dirigeant en fin de mandat est de placer pour sa succession un dauphin qui puisse assurer ses arrières et préserver les acquis de sa gouvernance. C’est de bonne guerre. Hormis Mathieu Kérekou qui, de façon flagrante ne l’a pas fait en 2006, nous avons vu un Boni Yayi qui s’est battu de toutes ses forces pour installer sur le fauteuil à la Marina en 2016, le Franco-Béninois Lionel Zinsou avant que le peuple ne lui oppose une fin de non recevoir.
Que le Président Patrice Talon désire voir son dauphin désigné s’asseoir à la Marina en 2026 pour assurer ses arrières fait partie des normes de la science politique. C’est dire qu’en réalité, les déclarations faites par le porte-parole du gouvernement la semaine dernière à Parakou ne doivent en aucun cas ébranler un bon observateur et analyste de la vie politique.
Mais après la victoire du code électoral gagnée par la mouvance, le choix du successeur de Patrice Talon conformément à la loi sur le système partisan reste une équation à plusieurs inconnus au sein de la mouvance. Entre les barons de la rupture les plus proches du Chef de l’État, des voix se font entendre pour dénoncer des supercheries dans la désignation du dauphin de Patrice Talon à l’élection présidentielle de 2026.
C’est dire qu’à l’intérieur de l’appareil décisionnel du régime, les décideurs ne conjuguent pas les mêmes verbes aux mêmes temps et à la même personne. La preuve, la situation a failli dégénérer samedi à Cotonou au cours d’une conférence publique sur les réalisations du Programme d’Action du Gouvernement (PAG) lorsque le nom du conseiller spécial du Chef de L’État a été évoqué pour siéger sur le fauteuil de la Marina en 2026. Tout de suite, trois experts de la rupture mais, très proches du Président Talon n’ont pas hésité à hausser la voix en se désolidarisant du mouvement.
Dans un communiqué signé conjointement, Benjamin Dako ,1er Secrétaire Général Adjoint du Gouvernement, Urbain Amègbedji Directeur Général de l’Agence Nationale Pour l’Emploi, et Arnaud Zannou Superviseur du Pôle Développement Durable au Bureau d’Analyse et d’Investigation de la Présidence de la République, ont vivement réagi à ce qu’ils qualifient de détournement de leur présence à une activité ce samedi, au profit de Johannès Dagnon, conseiller spécial du président Talon et potentiel candidat à la présidentielle de 2026. Pour ces personnalités du pouvoir, il s’agit d’une dérive, contraire à la ligne d’action du Gouvernement et à l’idéal prôné par la réforme du système partisan.
Eyitayo Charles YAÏ