APRÈS LE KIDNAPPING DU CÉLÈBRE FRÈRE HOUNVI À LOMÉ: Quelle incidence diplomatique entre le Bénin et le Togo ?
Depuis l’après-midi de ce mardi 13 août 2024, l’actualité béninoise est animée par l’information selon laquelle le célèbre chroniqueur réputé pour son franc-parler le Frère Hounvi a été enlevé. Selon les informations fournies par l’homme d’affaires Martin Rodriguez vivant aux États-Unis, Steve Amoussou (Frère Hounvi) a été enlevé dans la nuit du lundi 12 août alors qu’il sortait de son domicile à Lomé par des agents en tenue civile dans une SUV grise Toyota immatriculé RB.
Détenteur de la carte de réfugié politique délivrée par l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, il est donc sous la protection de l’État du Togo au regard du droit international. En effet, s’il devrait avoir arrestation selon les règles juridiques, l’opération devant conduire à l’arrestation du Frère Hounvi devrait se faire en collaboration avec les autorités togolaises d’autant plus qu’il est sous la tutelle togolaise. Aussi, selon les dispositions de la déclaration sur l’asile du 14 décembre 1967, « Les États peuvent accorder l’asile dans l’exercice de leur souveraineté et cet asile doit être respecté par les autres États, ce qui voudrait dire que : L’octroi d’un asile n’est pas un acte inamical à l’égard de l’État d’où provient le réfugié. Selon cette même déclaration, l’asile est une prérogative de la souveraineté de l’État et donc il peut l’accorder ou non et en le faisant, les États doivent le respecter. L’État béninois par son acte (s’il était responsable de l’enlèvement) vient alors non seulement de violer le droit international relatif aux droits de l’homme mais aussi de piétiner la souveraineté de l’État du Togo.
Étant donné les circonstances de l’arrestation et qu’aucune formalité n’a été enregistrée à la frontière entre les deux pays, l’État du Togo pourrait poursuivre le Bénin.
Étant donné que les relations diplomatiques entre le Bénin et le Togo étaient déjà tendues, les relations entre les deux pays pourraient encore s’envenimer au regard de cette situation vu que le Frère Hounvi n’a pas été extradé ni transféré vers le Bénin selon les dispositions et règles internationales.
Amen-Salem YAÏ