AFFAIRE PIPELINE BÉNIN-NIGER : Une pilule amère à avaler par les deux parties en conflit

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  • L’arbitrage de la communauté internationale attendu

S’il y a une nouvelle qui, depuis la semaine dernière agite l’actualité nationale et internationale, c’est bien sûr cette décision du Bénin qui consiste à bloquer l’embarquement sur ses eaux à Sèmè, du pétrole nigérien conduit au terminal par les canaux du pipeline qui relient les deux pays. Une décision qui, depuis sa signification n’a sans cesse de donner de grains au moulin des sachants de la politique des relations internationales.

Au Bénin, dès la prise de la décision, c’est le numéro Un de l’exécutif qui est personnellement monté au créneau pour expliquer à ses compatriotes et à la communauté internationale les raisons qui ont amené à une prise de décision aussi importante. L’on peut retenir de l’exposé du Président Patrice Talon que les nouvelles autorités du peuple frère du Niger, en dépit de toutes les démarches du Bénin ont refusé de saisir la perche à eux tendue. Par conséquent, le Bénin selon son Chef de l’État n’entend en aucun cas et quelque prix vendre sa souveraineté et sa dignité.

Au Niger, les raisons avancées par le gouvernement du Bénin pour justifier son acte sont vite balayées du revers de la main par la junte au pouvoir qui reste imperturbable dans sa position. Et la Chine, exploitant du produit en conflit continue de garder son silence. Pendant ce temps, des lectures croisées sur le droit et les relations internationales se succèdent sur tous les canaux de communication par les spécialistes de part le monde entier.
A la dernière sortie médiatique du Premier ministre Nigérien à Niamey le 11 mai dernier, il a évoqué un aspect des clauses des accords de ce pipeline qui risque de piéger le Bénin. Lamine Zeine, dans son speech de la conférence de presse le samedi dernier a fléché le gouvernement du Bénin d’avoir violé les dispositions de plus de dix (10) accords signés pour « qu’aucun incident, ni aucune occasion ni prétexte n’empêche que l’objectif pour lequel il a été créé puisse réaliser le moment venu  » Le Chef du gouvernement de la junte nigérienne brandit comme un trophée de guerre cet article qui dispose: « L’État Béninois ne modifiera, n’annulera, ne résiliera et ne déclarera invalide ou inopposable, et ne cherchera point à éviter ou à limiter d’une manière ou d’une autre manière les effets de cet accord, de tout autre document de projet ou document de financement sans le consentement écrit. »
Alors que les autorités béninoises ont bien revisité et bien lu entre les lignes les dispositions des accords qu’elles ont signées avant de prendre la décision qui engage le pays. Il est souhaitable qu’une réplique sur les arguments du Niger soit faite en guise de cour de droit au pouvoir de Niamey.

Dans tous les cas, pour couper court la proie, il est mieux que la communauté internationale s’auto-saisisse de ce dossier pour arbitrer le Bénin et le Niger dans cette affaire de pipeline qui met à mal les relations bilatérales et diplomatiques entre deux pays frères.

Eyitayo Charles YAÏ

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