ACCORD DE GOUVERNANCE DANS LE CADRE DES PROCHAINES ÉLECTIONS LÉGISLATIVES : l’Assemblée Nationale monocolore en téléchargement pour 2026?
Le code électoral voté par la représentation nationale en mars dernier prévoit dans ses dispositions, outre les 20% obligatoires dans chacune des circonscriptions électorales pour gagner de sièges, mais aussi, la possibilité de l’accord de gouvernance entre les partis en compétition pour rafler de sièges à l’Assemblée Nationale. Quand bien même les dispositions de la loi sur la réforme du système partisan ont proscrit l’alliance entre les partis politiques pour conquérir les sièges à l’Assemblée Nationale, comme on le vivait dans le passé récent, le nouveau code électoral en vigueur pour les prochaines joutes électorales permet ce qu’on désigne par « accord de gouvernance » pour les partis qui, au terme des élections n’arriveront pas à réunir les 20% requis. La finalité de cette pratique en réalité n’est pas loin de ce qui peut nous conduire à l’expérience de l’Assemblée Nationale de 2019, 8è législature qui n’a réuni que des partis siamois qui soutiennent les actions du Chef de l’État sans qu’il y ait de voix discordantes.
La rencontre ces derniers jours entre les responsables des partis de la mouvance UP-R et BR semble acter par anticipation ce projet d’accord de gouvernance que prône la nouvelle loi électorale. Alors qu’il est évident qu’aucun parti politique en compétition pour les élections de 2026 ne peut remplir les conditions de 20% dans chacune des circonscriptions électorales, l’accord de gouvernance entre les deux partis de la mouvance UP-R et BR risque d’écarter systématiquement les partis de l’opposition pour donner priorité à eux seuls qui auront ainsi à rafler tous les sièges à pourvoir conformément aux dispositions du code en vigueur. C’est ainsi qu’on aura ni plus, ni moins le prototype de l’Assemblée monocolore de 2019.
Habib Moussa-Kâ