ATIGALI : Source d’une divinité très pratiquée dans le sud Bénin
La divinité « Atigali » communément appelée « Galé » ou « oshéounshé » a quitté le Ghana pour le Bénin. Par la suite, plusieurs ethnies telles que les Fon, les Adja, les idasha, les anago etc… détiennent le » Atigali » qui est une divinité qui protège et purifie. Il y a aussi quelques villes ou contrées du pays qui connaissent cette divinité aussi. Le royaume shabè est aussi détenteur de cette divinité. Selon certaines personnes ressources, c’est le vieux feu Aballo qui aurait introduit cette divinité dans idadu-Ilé. Plusieurs dignitaires du royaume shabè sont ausdi détenteurs de « Atigali ».
Constitué de plusieurs éléments pour former un tout, le « Atigali » est représenté par trois barres de fer lisse dont les bouts sont pointus et ornés de couleurs blanches. Un sur les trois fers, a un double bout. Il est placé sur chaque bout, une noix de kola ( blanche, jaune, etc…).
Les adeptes de « Atigali » sont condamnés à vivre dans la sainteté et vérité. Les adeptes doivent épouser l’honnêteté, la sincérité et incarner des valeurs cardinales. La couleur exigée par le « Atigali » est celle blanche. Il pourrait avoir d’autres couleurs si l’oracle l’exige après consultation. Le bélier, la pintade, le chien sont par exemple des animaux que les adeptes immolent pour « Atigali » lors des différentes cérémonies, au total quatre dans l’année. La dernière cérémonie de l’année, est l’offrande de l’igname à cette divinité après les récoltes.
L’igname est appropriée parce que dotée de plusieurs vertus incommensurables. Tant que la nouvelle igname n’est pas offerte à la divinité, un adepte de « Atigali » n’est pas autorisé à la consommer. En consommant, il subira des conséquences terribles. L’igname est utilisée pour servir plusieurs divinités. Le Fâ consomme aussi l’igname comme offrande. C’est le principal aliment des divinités.
Lorsqu’un adepte entre en transe, il est capable d’identifier des malfaiteurs, d’épargner un mauvais sort jeté à quelqu’un. Il peut quitter un lieu à un autre lieu pour aller rendre nul l’effet d’un mauvais sort jeté à une personne. Une force étrangère mystérieuse substitue à lui et lui rend fort et très puissant. Leur danse très intéressante est plus centrée sur des mouvements de pieds. Leur habillement sous forme d’ovale vers la hanche est souvent tenu pour esquisser des pas de danses à des rythmes raffinés.
L’esprit de cette divinité peut-être appelé sur quelqu’un par un prête « Atigali » ou par la musique propre à cette divinité qui résonne. Interviewé, un prête « Atigali » depuis plus de trente ans, explique : << Atigali est venu de Ghana. C’est quelqu’un qui est allé chercher ça pour sa propre protection et sécurité parce qu’il subissait de persécutions sans cesse. De là, c’est répandu à travers le Bénin. Mais la spécificité de cette divinité est son exigence à être sain. Un adepte ou gardeur de « Atigali » ne doit pas se mêler des actes répréhensibles. Il ne doit pas chercher le mal de son prochain. Il doit rester blanc de cœur et de comportements. « Atigali » est le mari des sorciers et des malfaiteurs. Cette divinité les corrige. Elle punit sévèrement son détenteur qui fait du mal et peut même lui ôter la vie. C’est pourquoi beaucoup ont peur de la détenir >>.
Il faut mentionner que dans l’assemblage qui constitue « Atigali », deux éléments sont gardés dans la maison. Un dans la chambre à coucher, un dans le salon et le troisième reste dehors sous le soleil, sous la pluie. C’est ce dernier qui est très allergique à l’injustice, et combat l’injustice en rendant justice. « Atigali » guérit, protège, aide , sécurise, répond favorablement aux doléances des humains et veut une société juste et honnête. Plusieurs de nos valeurs endogènes peuvent concourir au bien être de la société.
Chester VIHOUEDELI