Proposition de loi portant révision de la constitution au Bénin : « Il n’y a aucun problème qui demande qu’on modifie à nouveau la constitution » Dixit Maître Robert Dossou
(Il craint le passage du régime présidentiel à un régime présidentialiste)
La proposition de loi portant révision de la constitution du Bénin continue de faire couler beaucoup d’encre et de salive. Après le professeur Théodore Holo, c’est le tour du professeur Robert Dossou spécialiste du droit, qui a fait des analyses très percutantes sur le sujet. Au détour d’une interview accordée à CAPP, cet homme de droit n’est pas allé avec le dos de la cuillère sur la question de la révision de la constitution, un sujet brûlant de l’actualité politique au Bénin.
» Il n’y a aucun problème qui demande qu’on modifie à nouveau la constitution du Bénin. Le caractère sacré de la constitution est entrain de mon point de vue, d’être secoué » a déclaré le spécialiste du droit.
Il craint, si cela aboutissait, les éventuelles conséquences qui pourraient surgir de la nouvelle loi proposée par le député Assan Séïbou du Bloc Républicain qui souhaite que l’ordre des élections soit inversé pour que la présidentielle vienne avant les législatives et les communales. Selon lui, une telle modification pourrait faire écourter le mandat du président en cours entraînant un bouleversement de l’ordre des choses et basculer le régime présidentiel en régime présidentialiste qui est une déformation autoritaire et autocratique d’un régime présidentiel.
L’ancien bâtonnier n’épouse pas l’idée d’une révision de la constitution. » Je ne peux pas applaudir à une quelconque modification de la durée d’un mandat conféré. On peut changer cela pour les élections à venir, mais on ne peut pas chercher des prétextes pour changer » a t’il confié. Il continue pour marteler » aucune raison ne justifie la volonté de réviser à nouveau la loi fondamentale du Bénin. Il n’y a rien d’opportun là-dedans, rien du tout. Il n’y a aucun problème, je dis bien aucun. On veut légaliser le glissement du présidentiel au présidentialisme. Pour l’ancien président de la cour constitutionnelle, le régime présidentialiste ne favorise pas.
La vérité qui manquait