EN VERITE, EN VERITE, JE VOUS L’ECRIS : par Eyitayô Charles YAÏ: Cette fameuse loi fondamentale de la révolution

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L’évocation de la loi fondamentale sous le régime de la révolution en République populaire du Bénin n’aura aucun sens pour la génération des jeunes qui n’ont connu que la période après la conférence nationale. Pourtant, cette constitution adoptée et promulguée le 26 août 1977 a vécu et a prôné une nouvelle République avant d’être rendue caduque par les forces vives de la nation réunies en conférence nationale souveraine du 19 au 28 février 1990. 26 août 1977 – 26 août 2024, aujourd’hui donc, les Dahomeens devenus Béninois ont la nostalgie de la dernière loi fondamentale par laquelle Mathieu Kérékou a tenu de main de fer son régime politique basé sur le socialisme scientifique avec pour guide philosophique, le marxisme léninisme. 47 ans déjà, et le temps est vite rentré dans l’histoire.

En effet, après avoir expérimenté pendant cinq ans la constitution de la troisième République qui les a amenés au pouvoir, les puchistes du 26 octobre 1972 ont opté pour la mise en place d’une nouvelle constitution qui instaure carrément une nouvelle République. Il s’agit bien sûr de cette constitution connue sous le nom de la loi fondamentale du 26 août 1977. Il faut le reconnaître, l’avant projet de cette loi avec son article 124 qui prône l’égalité de l’homme et de la femme en République populaire du Bénin avait été suffisamment vulgarisé avant son adoption par l’Assemblée Nationale révolutionnaire représentée  par les commissaires du peuple. Les anciens de l’époque ont encore de la mémoire. À l’image de la constitution du 11 décembre 1990, toutes les couches sociales sur toute l’étendue du territoire national avaient été consultées sur l’avant projet de la loi fondamentale de 1977 pour donner leurs avis qui avaient été pris en compte. Pourtant, on était dans un régime dit totalitaire et dictatorial. Voilà toute l’histoire. Voilà toute la vérité.

Que dans le système démocratique libéral et, en plein 21è siècle, les citoyens ne soient pas informés du contenu de la loi qui régit le fonctionnement de la nation au point de la voter nuitamment révèle d’une dictature pire que la peste. L’intelligentsia d’un État sérieux ne doit pas avoir dans ce cas des arguments pour justifier cette inertie proscrite même au moyen âge.

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