Djabata: L’antichambre de tout règne royal dans le royaume shabè
Djabata ilé: un village détenteur des pouvoirs ancestraux.Ce village dans le royaume shabè se trouve à près de quarante kilomètres de Savè centre en passant par le village igboja. Par le village Akon, Djabata se trouve environ à vingt cinq kilomètres. Ce fameux village très ancien dans le royaume shabè est au Sud-Est de Savè centre dans l’arrondissement de Béssé. Il existe depuis le XVIème siècle et créé avant le village oké-Owo aujourd’hui un peu peuplé par rapport à lui. Djabata est doté d’une puissance extraordinaire gérontocratique car il détient seize divinités qui portent l’âme de tout le royaume. Les seize divinités qui tiennent l’âme de ce village sont : Odua, Dikôsha, Okpara, Yakpa, Odjulè, Agbalè, Agbo, Ôshôsi, Esu, Sankpanan, Ogouodé, Akpakoka,Biaou Ashò, Oké, yanin-yanin mèta, shango .
C’est pourquoi il est dit souvent :
Djabata ilé, Djabata ilé ishènbayé
Djabata ilé, Djabata ilé Odua
Djabata ilé, Djabata ilé osha
Djabata ilé , Djabata ilé osha mèrindilogoun .
Djabata est sans doute un patrimoine culturel commun pour le peuple shabè et celui de Oduduwa. Un héritage culturel commun à préserver, à promouvoir, à honorer et à faire grandir.
Ce village est situé à un kilomètre environ du fleuve Okpara. Il est le troisième village d’implantation. Le premier se trouvait au delà du fleuve où siège aujourd’hui le fétiche dikosha connu sous le nom de forêt d’abeilles (( igbo oyin). Le deuxième en ruine était situé sur la voie de Savè.
Pour Agani Odua de Djabata OTOJUELEGAN II, ce sont les adeptes de Odua de ilé-ifè au Nigéria qui lui ont fait les rituels appropriés pour son accès à la maison de Odua à Djabata. Djabata est si puissant qu’il est l’époux de chaque roi intronisé. Chaque roi intronisé dans certaines lignées devient l’épouse de Djabata car pour parler du roi dans sa plénitude, ce dernier doit scrupuleusement se rendre à Djabata dans la maison de Odua pour achever les dernières étapes des rituels. C’est en cela que le roi est l’épouse et Djabata, l’époux. Il faut dire qu’en dehors de la population, trois gardiens de la chefferie traditionnelle s’occupent des valeurs ancestrales. Il s’agit de Agani Odua OTOJUELEGAN II, qui est le représentant permanent de Oduduwa, le prête du fétiche du fleuve Okpara et le Balè ( le chef de terre). Oyédélé Akanni est l’actuel Balè et est le septième après le fondateur Olou Kabé. Ses successeurs sont: Awé Gbanamadja, Séidou, Faaki Ekéjo, Mingida, Assaï, Sourou Babio.
Djabata, un village très riche en culture. C’est simplement un héritage culturel à promouvoir.
Parler de Djabata ilé, c’est aussi parler de Okpara Bonè Wuré.C’est aussi parler de Oshun qui est une divinité femelle. Telle Oshun Okpara bonè wuré, telle Oshun Oshogbo. Elle est devenue aujourd’hui une religion. Au Brésil par exemple, Oshun est bien connue. Nous parlerons prochainement et purement de Oshun :
Oshun yéyé ooo
Oshun yéyé ooo
Oshun yéyé ooo
Oshèghènshè Èbôra ti gbé Nini omi, iya mi adjiki, iya mi adjigè.
Olori Ayò, Olori èbun, Olori êwa.
Iya mi adjiki, iya mi adjigè.
A suivre…
Chester VIHOUEDELI