Célébration de la fête de l’igname dans les collines : Okounfo accueille bientôt la fête de Kabilabi
Le village Okounfo est un village dans la sphère culturelle shabè plus précisément dans l’arrondissement de KABOUA célèbre chaque année la fête de l’igname communément appelée » Kabilabi ». D’autres villages tels que Gbédé et Challa-ogoï célèbrent aussi cette fête annuelle.
Il faut mentionner qu’au départ, cette fête portait le nom de « Blanidji ». C’est bien après des années que l’appellation « Kabilabi » a été donnée par les Tchabè.
Dans l’ancien temps, après les récoltes, les cultivateurs d’un certain âge se fixaient une date pour se réjouir. Ils disaient : » món blanidji anan » en langue chonbrou et qui se traduit par » je vais réunir mes enfants et les honorer ». Au cœur de cette fête, les valeurs endogènes comme héritage laissé par nos ancêtres sont magnifiées. L’igname est utilisée comme principal mets ce jour de fête.
À l’époque, dans le cadre de ladite fête, le chef de terre communément appelé Balè, se rendait à la rivière accompagné d’une partie de la population, d’une personne chargée d’un tabouret ceint d’un pagne blanc , d’une autre portant une petite bassine, et d’un bélier. Le cortège s’accompagne des coups de canon qui retentissent. Un gros tubercule d’igname sur un sillon est retiré par le roi qui invoque tous les esprits des défunts rois gbassin et prie pour la paix et le bonheur. Toutes les entrées du village y compris le palais du Balè sont gardées par des chasseurs. C’est pour sécuriser le village et repousser les envahisseurs qui profitaient de ce jour pour vider le village.
L’eau de la rivière est utilisée pour les rituels. La rivière Alagbé, celle Bahín ou Boukoú. Ensuite le retour sur La place publique avec le bélier qui sera immolé. L’igname sera préparée, pilée et accompagnée de la sauce de « donkpaa » (Sauce de gombo). Sur la place publique, le Balè est souvent installé sous l’arbre sacré appelé « inan níntèè ».
Le tam-tam géant appelé » Koukouêyinssê » résonne. Ce tam-tam qui était utilisé aux moments de guerre, devient aujourd’hui un tam-tam de réjouissance.Les détenteurs des différents gris-gris et chasseurs font des démonstrations jusqu’aux pieds du Balè pour lui dire qu’ils sont prêts pour défendre le village en cas de guerre ou d’invasion.
Les gbassins sont venus du Ghana. Dans leur immigration vers le pays nord du Bénin, ils ont dû marquer une escale à « Woo » un premier lieu. C’est Yèba Afèssi fille de balè de Kaboua d’alors qui allait chercher des feuilles de teck et les a vus. C’est ainsi elle anonça ce qu’elle a vu au chef de terre qui les a acceptés dans le village « O koum foun » appelé aujourd’hui Okounfo. L’histoire raconte qu’un des Balè fut détesté par sa population. Il aurait dit : « O koum foun » signifiant donc : vous me détestez mais je règne sur vous ici dans ces lieux. Un village très riche en culture.
Chester VHOUEDELI